Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 27.02.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 27.02.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 27.02.1947

Ma chère maman, je prends l’occasion de t’écrire. Je suis prier [?] quelques jours, n’ai pas peur, c’est seulement parce que j’ai un petit peu trop joué et ne veux pas me charger d’un petit rôle dans une nouvelle premi[è]re, rôle qui ne me fait pas de plaisir et qui peut aussi être joué d’un autre, alors je dis, je me suis mis au lit pour quelques jour étant bien refroidi jusqu’au bout ; c’est presque une grippe ; mais, Dieu merci, le thé[â]tre étant très int[é]ressé à ma santé pourque je puisse bientôt rejouer, m’à envoyé un medecin qui m’a fait une cure de p[é]nicillins, j’ai eu quatre injections hier, et aujourd’hui je me sens déjà en ordre. Mais je reste au lit car dehors il fait un froid de Coup, 15 degrées [= dégres] au dessous de zéro ! On a eu, les derni[è]res semaines les travailleurs dans le petit logement de Judith, et maintenant tout est bien en ordre, le premier mars on aura une nouvelle « Frau-Veigel » [?], qui ne dors pas chez nous parce que de la chambre que la dernière, celle de Judith, la charmante vieille qui maintenant est tr[o]p vieille pour travailler et qu’on [a] mis dans un petit cabinet où elle passera le reste de l’hiver et, au printemps on la flanchera [?] chez des paysans [?] , je m’ai fait de sa chambre un petit studio pour pouvoir rester seul, travailler, lire, avoir sa paix. Des deux chambres du front on a enlevé un mure, que maintenant on a une grande magnifique chambre à trois fenêtre[s] où on peux inviter des hôtes [ ?], danser même ! N’ayant pas de l’argent je trouvé que

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 27.02.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 27.02.1947

c’est comme ça la meilleure solution. Je viens d’écrire une longue lettre à Jeannette qui, je ne sais pas si je te l’ai déj[à] écris, nous a envoyé un charmant petit pacquet [= paquet] qui était destiné pour les Noël mais arriva seulement à la fin de janvier. Avec du chocolat, un flacon d’huile, du sucre, du cacao des cigarettes. Charmant empaqueté !

Chère motschilein, j’espère que tu as reçu ma lettre pour ton anniversaire et que tu as bien fêté en bonne santé surtout. Je suis très heureux que tu aie de si bonnes relations avec Lulu et la famille Basler. Lulu vient de m’écrire quelle compte venir en Autriche pour prendre ses meubles. Malheureusement elle ne reverra pas tous mais sûrement déjà les restes [?] lui feront beaucoup d’aide si vraiment elle veut se prendre un petit logement à Munique [= Munich]. Elle m’écrivais l’autre fois que Herman et la famille prenne partier bientôt pour l’Amérique et comment cela se fera avec-elle ? Est-ce qu’elle ne  s’entend plus avec Herman & Jenny ? Enfin, je vais lui écrire, la pauvre petite, ces lettres sont tellement et naturellement dans un fond de mon cœur je l’aime toujours.

13 années véçus ensembles, d’autant plus celles de la jeunesse la plus riches ne peuvent pas être extrahi d’une vie. Salue la bien de ma par[t] et s.t.p. sois gentille pour elle. Ma bien chère maman, le vingt mars j’aurais si Dieu veu[t] la première du « Kammersänger » de Wedekind au Akademietheatre où pour la première fois Judith jouera au Burgtheatre et une partenaire. Cela fera un grand moment. Au revoir ma chère motschilein milles baises, bonne santé te souhaite de tout son cœur ton

fils

Mille salutations de Judith.

27.II.47.

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Graz, 23.10.1948

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Graz, 23.10.1948

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Graz, 23.10.1948

Chère Maman, je suis à Graz, tournant un film, c’est un de ces automne, le soleil brille, les arbres ont perdus leurs feuilles en milles couleurs – il fait beau. L’automne peut être la saison la plus magnifique, la plus baroque, la plus grandiose On a pris des entre___ dans les environs de la place, où, en 1944 aussi en octobre on m’avait envoyé pour les « Schanz-Einsatz », et où, après quelques jours je m’avais arrangé le bagno [ ?] en une merveilleuse villégiature, où Judith vînt me voir et où nous restâmes chez le comte Stürgkh dans son vigneron [= vignoble?] . C’est le temps du vin, l’air est plein de parfum des vignes, on boit le mort, le Sturm [?] et – le Heurige. On joue avec l’idée d’acheter une petite place près de là pour avoir quelquechose en tout cas, pour pouvoir se retirer devenir paysan, métier saint et plein de silence. Il y a tant d’acteurs qui ont beaucoup gagnés ds. [= dans] leur vie et qui n’ont plus rien, excepté ceux qui ont eu intelligence de s’acheter un petit bien où quelquechose comme ça. Naturellement on ne gagne pas assez pour pouvir pouvoir ____ un véritable bien, mais peut être une petite place ici

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Graz, 23.10.1948

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Graz, 23.10.1948

dans le pays du vin, 2 ou 4 vâches, un cheval pour Judith cela pourrais s’arranger. Comme j’ai des dettes dans toute ma vie cela ne changerai pas l’affaire si – une fois – je les ferais pour enfin obtenir une chose valable, qui ne perd pas sa valeur, qui est bien retir_, et, un capital. Cependant on y est pas encore. Ce sont des plans, qui ne touchent pas nôtre vie quotidienne, ni nos plans d’aller voir le monde, d’aller voir l’Am[é]rique, le Sud, le Nord, et, surtout vous, toi ma chère motschilein, et Jeanette qui n’a pas même essayer de venir me voir. Est-ce que tu as reçu mes dernières lettres, motschilein, on l’a écri[t] deux. Une longue de huit pages, une autre il y a quatre jours ? Ecris-moi.

Chère motschilein, salue tous et __ baisé milles fois de ton

fils

23. Okt. 1948

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). [Wien], 21.12.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Bregenz, 15.6.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Bregenz, 15.6.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Bregenz, 15.6.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Bregenz, 15.6.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Bregenz, 15.6.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Wien, 10.2.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Wien, 10.2.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Wien, 10.2.1947

Ma chère motschilein, merci pour tes deux gentilles lettres, dont la dernière j’ai reçu hier. Je suis très heureux que ma lettre pour les Noël t’a fais plaisir. Mais, néanmoins, ma chère maman je dois te dire que j’adore quand tu m’écris des mocquantaires [?] et des malices et n’est pas comme ça que, parce que je t’ai dis que tu ne doit pas « beutern » [?]  tu me n’écris que des choses charmantes et agréables parlant de chacun que plein de genti[l]lesse. Ce ne serait pas toi. Naturellement à ton jour de naissance le 20iéme février tu n’auras pas de gratulation [= félicitation] de ton fils parce qu’il y a pensé que maintenant mais, mieux vaut [ ?] tard que jamais : Alors, chère motschilein, je te souhaite une bonne anniversaire une jolie fête, de la santé, da la santé et que tu auras bientôt la chance de revoir ta Jeanette.

Moi, je compte de pouvoir en été venir vous voir, quoique les visas et les passeports sont très difficile à recevoir. Mais je veux tout faire pour l’essayer. De Jeanette il y a quinze jours qu’on a reçu un petit pacquet [= paquet] charmant plein de chocolat de cigarettes, de cacao et de sucre et, dans le sac de sucre une bouteille à l’huile. Maintenant comme on fe___ à la maison on voit comment les petits col__ sont bien préparés et choisi.

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Wien, 10.2.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Wien, 10.2.1947

Je viens de jouer dans les « Räuber » de Schiller et maintenant j’ai les répétitions pour le fameux « Kammersänger » de Wedekind, rôle que Albert Bassermann a joué dans le temps avec un success [= succès] fou[x]. Et, si Dieu veu[t] la prochaine pièce je pourrais mettre en scène moi-même. Ce serais mon défend comme régisseur et ce serait un grand pas en avant.

On attend avex impatience l’arrivé du Prof. Holzmeister, il s’est mis en route déjà, partant de Ancara pour la Suisse. Ici ont a souvent pas d’électricité et la vie quotidienne est très dure. La mang[e]aille est affreuse, les prix sont foux et on ne gagne pas assez quoique nos gages, celle de Judith et la mienne sont assez bonnes. Mais que veux[-]tu, on ne parvient pas à éliminer les pacquets [= paquets] de cigarettes et la bouteille de « Grinziger heurigen », le litre à 20 Schilling, le pacquets [= paquets] de cigarettes a 25 au marché noir. Le kilo de briquettes qu’on à besoin pour chauffer co[û]te 1 Schilling et demi pour chauffer au moins une chambre cela co[û]te par jour quinze schillings. C’est trois points font déjà 60 Schillings par jour, la mang[e]aille pas co[û]té ! Quittons ce th[è]me désagr[é]able et [e]sp[é]rons que le printemps arrivera bientôt et embellira la vie. Chère motschilein [à] bientôt et salue tous eux qui sont gentil pour moi, surtout Marguerite, Hockel et les enfants de ton

Fils

 

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Graz [1949]

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Graz [1949]

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia ») während der Dreharbeiten zu PRÄMIEN AUF DEN TOD (1950). Graz [1949]

Ma chère petite maman, je tiens en mains ta lettre de 14 Aout et, comme Dieu merci c’est dimanche, je me dépeche à t’écrire. Je suis à GRAZ où je tourne comme metteur en scène mon film, qui me fait un travail fou (c’est le même film que je voulait tourner à Wiesbaden l’an dernier) et vraiment je n’ai pas une minute de temps pendant la semaine. Judith est à Salzburg où elle joue avec grand success aux festivals. Nous allons nous divorcer[,] je vis ici avec cette jeune fille de laquelle je t’ai écris dans la dernière lettre. La vie est dure, ma chère motschilein et je ne suis pas ds [= dans] de très bons draps. Nous, Judith & moi, nous avons essayés, depuis que je t’ai écris, deux fois à recommencer notre vie ensemble, mais rien ne laisse se coller et nous avons décider de finir d’un coup quoique il y a beaucoup de difficultés après une vie comme la nôtre. Maintenant je ne l’ai pas vu depuis deux mois et je ne sais pas encore comment on va s’arranger avec la villa à Grinzing qui appartient à

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Graz [1949]

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia ») während der Dreharbeiten zu PRÄMIEN AUF DEN TOD (1950). Graz [1949]

moitié au père Holzmeister et à moitié à moi. Je rentrerais dimanche prochain à Vienne pour prendre les dernières prises de vue pour le film, dans les rues de Vienne et je vais voir plus clair.

Toujours encore je compte parti pour les États-Unis au I. octobre mais je ne me réjouis pas avant d’être installé dans le bâteau qui pars de Gène [= Gênes]. Espérons[-]le!

et si tout tombe bien je te revenai vers le ^0 où 15 octobre. En tout cas je t’envoie un télégramme avant de quitter.

S’il t.p. embrasse Jeannette pour le 20 Aout. Je souhaite qu’elle va miuex et que la mauvaise ituation changera. J’espère que l’officier du state department m’aidera de prendre où de changer où de recevoir quelques ____ pous vous qui nous aiderons chez-vous .

Motschilein il y a tellement à raconter que je sais pas où commencer mais si Dieu vieux [= veut] deux mois au plus tard tu pourra[s] m’écouter et me poser tant de questions que tu veux. En attendant

mille, mille baisers de ton

Fils

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Zürich, 21.6.[1946]

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Zürich, 21.6.[1946]

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Zürich, 21.6.[1946]

Samedi, 21 Juin

22 heures

Ma chère motschilein, une semaine en Suisse ! Tu peux, ma petite, t’imaginer avec quelles sentiments j’y suis ! Quand je pense à vous, quelque fois je n’ose plus manger, cela me coupe l’appétit de cannibale . Mais, hélas, je pense que je l’arrange bien si je vis comme un moine je reprend le couteau pour couper un de ces beefsteak, hors d’œuvres, omelettes, p[â]tisserie, salades, fruits, oranges etc etc

Les dettes ne me permettent pas d’acheter quelquechose ds. [= dans] un des magasins de la célèbre « Bahnhofstrasse ». Je reçois 50 frs. par jour et cela suffit justement pour bien manger, boire quelques « blondes », un « Bl___ », porto et d’envoyer de petit packets [= paquets]

 

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Zürich, 21.6.[1946]

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Zürich, 21.6.[1946]

Ecris-moi si tu reçois ton packet [= paquet] parce que je n’ai aucune idée combien de temps il mettra. J’espère repartir le 1. juillet pour les festivals de Locarno et peut être si Dieu veut un saut à Paris. Mais cela fera beaucoup de difficultés encore mais ma douce petite maman je te l’écris pourque tu me Lie__ les p___ts.

Je me rappelles quand – souvent – ds. [= dans] notre jeunesse tu nous racontais de vos voyages à Zürich avec papa vous deux, jeunes, riches, élégant[,] cosmopolite. Maintenant après cette pauvreté on regarde tout avec des yeux grds. [= grands] comme une arr__ et on se figure comment la vie peut être belle – et comment, Dieu merci, ta vie, ma petite […]

[….] motschilein, [à] été belle! Aujourd’hui j’étais encore à Berne, et j’espère partir lundi pr. [= pour] Luzern. Demain dimanche, je vais à Basel, pr. voir la grde. exposition de Toulouse-Lautrec[.] Une autre grde. exposition française est à Zürich à l’instant et devant le « Kunst-Halle » on a mit une magnifique copie des « Bourgeois de Calais » de Rodin[.]

J’ai mis deux heures pour le regarder. C’est un miracle ! Une merveille qu’on mettra toujours à côté de Michelange [=Michel-Ange]

Le thé da___ au « Baur au Lac »[,] le petit déjeuner en vue vis-[à]-vis du Züricher See, mon Dieu que c’est beau.

Je grossi chaque heure et je pense avec horreur aux mois suivants à Vienne.

Va vite en Am[é]rique motschilein

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). Zürich, 21.6.[1946]

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »). Zürich, 21.6.[1946]

on a oublié en Allemagne que la vie peut-être une seule fête.

Les représentations avaient un gd. [= grand] success [= succès]. Surtout Käthe Dorsch a eu un success [= succès] fou.

Chère motschilein, salue Marguerite de Luzern je leur écrivais une lettre personnellement pour elle.

Mille baises ma chère motschilein de ton

Fils

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »), um Weihnachten 1946

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"), um Weihnachten 1946

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »), um Weihnachten 1946

Chère maman, merci pour ta gentille lettre et vos gentilles salutations pour Noël. C’est vraiment un jour où on voudrait être au milieu de la famille. Que ce serait charmant si tu ma chère motschilein, serais ici et les parents de Judith aussi pour faire une grande fête. Mais cela on ferra encore une foi[s], j’en suis s[û]r. Jeannette, Marguerite, Herbert, Judith, Hockel, Papa & Madame Holzmeister et les enfants tous ensemble vis-à-vis de l’arbre chantant « Oh Tannenbaum ». Un jour quand les circonstances seront un petit peu mieux on le fera. Et on la fêtera à Vienne parce qu’on doit avoir de la neige, dehors il doit faire froid, les cl[o]ches les vieilles cl[o]ches doivent sonnés. Pour chacun un petit cadeau, un bon dîner tous ensemble, un vin rouge, une bouteille du champagner [= champagne]. Oh, ma chère motschilein, que je voudrais te faire un cadeau de nous pouvoir rassembler tous autour de toi.

Le seul cadeau que momentan[é]ment je peux te faire est de te promettre qu’un de ces Noël on fêtera tous ensemble. On l’enverra la carte pour le ____ ? et tu viendras

 

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"), um Weihnachten 1946

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »), um Weihnachten 1946

J’espère que vous allez fêter gentillement avec les enfants de Jeanette et que Jeanette vous accordera une jolie fête comme je la connais elle fera tout pour que la fête aie de la ressemblance avec celles de nôtre enfance.

Ces fêtes de Noël à Munich et à la Oldenburgallee ce sont des souvenirs qu’on n’oublie pas pour toute sa vie. Et, je crois, que la façon avec laquelle on attend et on fête les grands jours de l’année seront toujours dans la vie de chacun plein de désir de faire aussi beau, aussi solennel qu’elles étaient dans l’enfance. Hors, quand on a eu des parents qui ont vécus avec un tel grandiose pan[a]che c’est difficile de les imiter. Mais, au moins grande on ne peu[t] pas fêter ces fêtes aussi bien que les parents on a beaucoup [à] raconter, le soir quand les chandelles brûles et le parfum de l’arbre remplis la chambre. Merci, ma chère chère maman pour tous les magnifique Noëls que tu nous donnés, pour des jours qui ont [en]dorés nôtre jeunesse et ainsi toute nôtre vie[s]. Je te souhaite que la fête sera un petit de celles de la ____ ? et de la Oldenburgallee.

Je t’embrasse de tout mon cœur ton fils.

Liebes Jeanettchen, lieber Herbert, ich wünsche Euch von ganzem Herzen ein recht frohes schönes Weihnachten

In alter Liebe Euer Curd

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »), Pfingsten, ca. 1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"), Pfingsten, ca. 1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »), Pfingsten, ca. 1947

 

Lundi de Pente Côte

Ma chère petite maman, je te remercie mille fois pour ta gentille lettre. A l’instant, il y a une heure, je’arrive à Munich venant de Vienne où j’ai passé seulement le dimanche de Pentecôte, comme je tourne ici un petit film musical viennois, comme acteur; cela m’intéresse pas trôp, mais, comme à Vienne on ne tourne presque plus du tout, parce que l’argent manque en Autriche, je ne suis encore heureux de travailler ici en Allemagne. Quelque fois déjà je me promenais à Solln, Pullach et environs, et toutes les souvenirs de l’enfance revenait. Malheureusement on à change les noms des rues à Solln. La « Bessonière » à aussi changé mais elle est encore très jolie.

Paris, ma petite motschilein, était formidable. On arrivait justement au beau printemps, l’air semblait de chanter plein de parfums. De gaieté, de luxe, de beauté. Les trois premiers jours je demeurait à l’h[ô]tel Lancaster, fameux petit hotel, à l’avenue Berry [= Rue de Berri] qui est aussi cher et aussi en vogue que le George V. Tous les gds. [= grands] vedettes demeurent là-bas. Mais, payant puisque 500 frs par jour pour la chambre, je le quittais bientôt et j’ai trouvé un petit hôtel tour près du rondpoint des Chps. Elisée [= Champs Elysées] à l’Avenue Matignon, l’Hôtel Matignon, où j’étais très bien. A coté de l’h[ô]tel se trouve les grandes maisons de couture, Jacques Hein, Marcel Rochas, etc., et vers les six heures on pouvait voir toutes ces belles mannequins sortent des magasins. C’était déjà ça quelque chose de formidable, – de les-voir seulement.

J’étais ds. [= dans] presque toutes les thé[â]tres. J’ai vu Banauet [?], Arletty, Michele Simon, Fernandel, Guitry, Brassent [?] Blanchard, etc. etc. Mais je trouve que les thé[â]tres ne sont

 

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"), Pfingsten, ca. 1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine (« Moussia »), Pfingsten, ca. 1947

pas si bon que les films. J’était un petit peu surpris que le thé[â]tres n’est pas mieux. Mais – j’ai vu Edith Piaff [ = Piaf] ! Ça alors, motschilein, c’est quelque chose. J’y suis allé deux fois tant elle m’a plu. Judith aussi était en larmes de joie et d’émotion !

C’est une femme musique !

Le film n’est pas devenu aussi beau que le scenario l’était, mais la chose essentielle était d’être à Paris! Très agréable c’est qu’on tourne de midi à 8 heures de celle façon le soir on peut faire la Danse. Et on l’a fait. On était dans toures les droites de nuit des cabarets etc. À Pâcques [= Pâques] on était à Trouville [= Trouville-sur-mer], le weekend suivant à Chartres, on a passé 6 heures dans la cathédrale, guidé par un bon ami de Judith, un sculpteur suisse, qui vit depuis vingt ans à Paris, et qui s’y connait Versailles, etc. etc. Pendant que je tournais Judith allait se ballader dans le Louvre, le petit musée, le Luxembourg, le Bois etc. Malheureusement elle ne pouvait rester que quinze jours, le temps passe si vite là-bas.

En venant j’ai pris le chemin par Strasbourg pour aller directement à Munique [= Munich] et Salzburg où commençait le nouveau film. Je reste ici jusqu’au 28. juin probablement, peut être encore un petit peu plus.

A Vienne tout marche assez-bien. La maisonnette est ravissante, le jardin d’une beauté typique pour Vienne et pour Grinzing.

Chère motschilein, je vais voire de t’envoyer quelque chose ____-moi les projets, j’ai un avec grand projet à faire. S’il se réalise je te jure que je penserais à toi maintenant.

Embrasse Jeannetteli, Herbert et leurs enfants, et milles baises da ton fils qui n’écrit pas mais qui pense toujours à toi.

Marguerite Hockel an Curd Jürgens, Ende 1970er Jahre

Marguerite Hockel an Curd Jürgens, Ende 1970er Jahre

Marguerite Hockel an ihren Bruder Curd Jürgens, Ende der 1970er Jahre

Mein liebes Geburtstagskind!

Beim Sortieren meiner vielen aufgehobenen Briefe fand ich Deine so lieben und herzlichen aus vergangener Zeit! Alle schönen Erinnerungen, wenn sie teils auch schwierige waren, erlebte ich im Geiste nach. Einen besonders lieben Brief von Dir, noch aus Wien an mich, als Du den Weihnachtsmann machtest, kann ich Dir nicht schicken, den heb ich mir auf. Wenn die schöne Weihnachtszeit kommt lese ich ihn wieder!

Ja damals warst Du noch mein lieber Culle und wir verlebten viele schöne Stunden zusammen. Wäre schön wenn Du und Margie mit der Kleinen mit Jeann u. Herbert Weihnachten feiern würdet! Nach glaub ich 45 Jahren wäre es das erste Mal. Jeann schrieb mir wie sehr sie es sich wünschte!

 

Marguerite Hockel an Curd Jürgens, Ende 1970er Jahre

Marguerite Hockel an ihren Bruder Curd Jürgens, Ende der 1970er Jahre

Ich bin in Gedanken immer bei meiner geliebten Bam_____ und wäre „dazugeflogen“ wenn ich nicht dann gerade im „ausziehen“ wäre.

Am 29ten.

So wünsche ich Euch ellen recht glückliche, frohe Stunden!

Bleib gesund mein lieber Culle und dann auf frohes

Wiedersehen in München am 20.8. nächstes Jahr. Wäre d____!

Seid umarmt

Deine

Marguerite

6.12.