Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 27.02.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine („Moussia“). [Wien], 27.02.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 27.02.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine („Moussia“). [Wien], 27.02.1947

Ma chère maman, je prends l’occasion de t’écrire. Je suis prier [?] quelques jours, n’ai pas peur, c’est seulement parce que j’ai un petit peu trop joué et ne veux pas me charger d’un petit rôle dans une nouvelle premi[è]re, rôle qui ne me fait pas de plaisir et qui peut aussi être joué d’un autre, alors je dis, je me suis mis au lit pour quelques jour étant bien refroidi jusqu’au bout ; c’est presque une grippe ; mais, Dieu merci, le thé[â]tre étant très int[é]ressé à ma santé pourque je puisse bientôt rejouer, m’à envoyé un medecin qui m’a fait une cure de p[é]nicillins, j’ai eu quatre injections hier, et aujourd’hui je me sens déjà en ordre. Mais je reste au lit car dehors il fait un froid de Coup, 15 degrées [= dégres] au dessous de zéro ! On a eu, les derni[è]res semaines les travailleurs dans le petit logement de Judith, et maintenant tout est bien en ordre, le premier mars on aura une nouvelle „Frau-Veigel“ [?], qui ne dors pas chez nous parce que de la chambre que la dernière, celle de Judith, la charmante vieille qui maintenant est tr[o]p vieille pour travailler et qu’on [a] mis dans un petit cabinet où elle passera le reste de l’hiver et, au printemps on la flanchera [?] chez des paysans [?] , je m’ai fait de sa chambre un petit studio pour pouvoir rester seul, travailler, lire, avoir sa paix. Des deux chambres du front on a enlevé un mure, que maintenant on a une grande magnifique chambre à trois fenêtre[s] où on peux inviter des hôtes [ ?], danser même ! N’ayant pas de l’argent je trouvé que

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine ("Moussia"). [Wien], 27.02.1947

Curd Jürgens an seine Mutter Marie-Albertine („Moussia“). [Wien], 27.02.1947

c’est comme ça la meilleure solution. Je viens d’écrire une longue lettre à Jeannette qui, je ne sais pas si je te l’ai déj[à] écris, nous a envoyé un charmant petit pacquet [= paquet] qui était destiné pour les Noël mais arriva seulement à la fin de janvier. Avec du chocolat, un flacon d’huile, du sucre, du cacao des cigarettes. Charmant empaqueté !

Chère motschilein, j’espère que tu as reçu ma lettre pour ton anniversaire et que tu as bien fêté en bonne santé surtout. Je suis très heureux que tu aie de si bonnes relations avec Lulu et la famille Basler. Lulu vient de m’écrire quelle compte venir en Autriche pour prendre ses meubles. Malheureusement elle ne reverra pas tous mais sûrement déjà les restes [?] lui feront beaucoup d’aide si vraiment elle veut se prendre un petit logement à Munique [= Munich]. Elle m’écrivais l’autre fois que Herman et la famille prenne partier bientôt pour l’Amérique et comment cela se fera avec-elle ? Est-ce qu’elle ne  s’entend plus avec Herman & Jenny ? Enfin, je vais lui écrire, la pauvre petite, ces lettres sont tellement et naturellement dans un fond de mon cœur je l’aime toujours.

13 années véçus ensembles, d’autant plus celles de la jeunesse la plus riches ne peuvent pas être extrahi d’une vie. Salue la bien de ma par[t] et s.t.p. sois gentille pour elle. Ma bien chère maman, le vingt mars j’aurais si Dieu veu[t] la première du „Kammersänger“ de Wedekind au Akademietheatre où pour la première fois Judith jouera au Burgtheatre et une partenaire. Cela fera un grand moment. Au revoir ma chère motschilein milles baises, bonne santé te souhaite de tout son cœur ton

fils

Mille salutations de Judith.

27.II.47.

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